Le cadre canadien des services bancaires ouverts : de la vision à la réalité

Le mouvement s'accélère tandis que les acteurs du secteur et les organismes de réglementation trouvent un terrain d'entente lors de l'Open Banking Expo Canada 2025.
Les efforts du Canada en faveur du système bancaire ouvert ont franchi une étape importante lors de l'Open Banking Expo Canada 2025. À la suite de l'adoption d'une législation clé et de la désignation de l'Agence de la consommation en matière financière du Canada (ACFC) chargée de la mise en œuvre, la conversation est passée de l'hypothétique à l'exécution.
Au fil des discours d'ouverture, des débats sectoriels et des panels techniques, un message s'est imposé haut et fort : le Canada construit dans la confiance, la collaboration et la détermination.
Renforcer la confiance et la souveraineté numérique : appel à l'action
Lors de la conférence d'ouverture, Saba Shariff, vice-présidente principale et directrice de la stratégie, des produits et de l'innovation chez Symcor, a précisé que le système bancaire ouvert était plus qu'une exigence de conformité, mais une occasion à saisir à l'échelle nationale.
« Il s'agit de donner aux Canadiens les outils, les protections et le contrôle qu'ils méritent dans une économie numérique qui présente des avantages indéniables. »
Mme Shariff a insisté sur la nécessité de concevoir une infrastructure qui offre une valeur réelle aux Canadiens – une infrastructure qui soutient les grandes banques, donne aux entreprises de technologie financière les moyens d'agir et, plus important encore, se concentre sur les consommateurs.
Son appel à l'action allait plus loin que la politique : il s'agissait de souveraineté numérique.

Saba Shariff prononce le discours d’ouverture de l’Open Banking Expo 2025
« Dans un monde où la connaissance règne, la technologie est synonyme de souveraineté. Et nous ne pouvons pas être locataires numériques dans le logis d'un autre. Nous devons nous approprier l'infrastructure. »
Le message était clair : le Canada ne doit pas se contenter d'adopter le système bancaire ouvert, il doit s'approprier son avenir numérique.
L'ACFC passe à l'action : protéger les consommateurs et favoriser l'innovation
Shereen Benzvy Miller, commissaire de l'Agence de la consommation en matière financière du Canada (ACFC), a décrit le rôle nouveau et évolutif de l'agence, à la fois régulateur et facilitateur.
Forte d'une connaissance approfondie du système bancaire canadien et d'un engagement en faveur d'une surveillance fondée sur des données, l'ACFC se concentre sur trois piliers : la protection, l'innovation et la confiance.
Mme Miller fait remarquer que l'utilisation continue de la capture de données d'écran, une pratique que les Canadiens ignorent en grande partie, mais qu'ils s'empressent de rejeter lorsqu'ils en sont informés, est une source de préoccupation majeure.
« Lorsqu'on a présenté aux Canadiens le concept de la capture de données d'écran et qu'on leur en a expliqué le fonctionnement, 86 % d'entre eux ont déclaré qu'ils préféraient ne pas l'utiliser. »
Les recherches de l'ACFC mettent en lumière un problème plus étendu: un manque de sensibilisation et de compréhension du système bancaire ouvert.
« Notre étude montre que seuls 9 % des Canadiens savent de quoi il s'agit, et que la sensibilisation est particulièrement faible chez les personnes âgées [et les groupes] à faible revenu. »
Pour remédier à cette situation, l'ACFC élabore une stratégie de sensibilisation des consommateurs, fondée sur les meilleures pratiques mondiales et des exemples concrets.
« Nous devrons démystifier le système bancaire ouvert et démontrer, à l'aide d'exemples concrets, comment il peut donner aux gens plus de contrôle, plus de choix et plus de confiance dans leurs finances. »
Le commissaire de l’ACFC prend la parole à l’Open Banking Expo 2025
Mme Miller a également détaillé les éléments fondamentaux en cours de réalisation :
- La supervision du cadre et du processus d'accréditation par l'ACFC.
- Un registre public et un identifiant visuel de confiance pour les participants accrédités.
- Des règles communes pour garantir la protection des renseignements personnels, la responsabilisation et la sécurité.
- La coordination avec le ministère des Finances, les organismes de normalisation technique et les autres organismes de réglementation.
Quant à la prochaine phase, M. Miller en a donné un aperçu :
- Nouveaux amendements législatifs
- Orientations en matière de surveillance
- Comité consultatif intergouvernemental
Elle a conclu en présentant sa vision d'un avenir où les Canadiens pourront contrôler, gérer et partager leurs données financières en toute sécurité :
« Ensemble, nous pouvons développer un cadre qui ne se contente pas d'ouvrir des portes à l'innovation, mais qui ouvre des possibilités à chaque Canadien. »
Faire face aux obstacles : qu'est-ce qui freine le système bancaire ouvert?
Au cours de la table ronde intitulée « La révolution du système bancaire ouvert au Canada : accélérer les progrès et relever les défis », les dirigeants de l'Association des banquiers canadiens, de Citi, de Borrowell, de la Banque Nationale du Canada et de Symcor sont tombés d'accord sur le fait que le travail de base technique progresse, mais que la clarté réglementaire tarde à se manifester.
Le panel a mis en évidence les principaux défis à relever :
- Coûts d'infrastructure élevés
- Complexité technique et chevauchement des réglementations
- Manque d'interopérabilité et de normes communes
- Nécessité d'un modèle de responsabilisation partagée et de protections solides pour les consommateurs
Samantha Tom, vice-présidente et directrice juridique de Borrowell, a résumé la situation en ces termes
« Nous avons fait de réels progrès – la première partie de la législation nous a donné un champ d'application, une structure de gouvernance et une orientation. Mais nous n'avons pas encore assez de détails pour planifier les feuilles de route des produits.
La question qui se pose est la suivante : quelle est la place de tout ceci dans la liste des priorités du gouvernement? »
Natacha Boudrias, responsable du système bancaire ouvert à la Banque Nationale, a ajouté :
« L'interopérabilité n'est pas un obstacle, c'est un catalyseur. Les normes réduisent la duplication et accélèrent la prestation. »
Le consensus : pour un lancement d'ici 2026, les normes techniques, les modèles d'accréditation et les cadres de responsabilisation doivent être finalisés en 2025.

Saba Shariff reçoit le prix Open Banking Expo Powerlist – Standout Five avec des chefs de file de l’industrie
Au cœur du sujet : Comment les banques canadiennes se préparent au système bancaire ouvert
Lors d'une séance technique intitulée « Services bancaires ouverts et API bancaires :
Exploiter l'avenir des services financiers », les principaux responsables de l'ingénierie et des plateformes de la TD, de BMO, de RBC et de la Banque Scotia ont présenté un aperçu inhabituel de ce qui se passe en coulisses.
Chaque intervenant a fait part des exigences en matière d'architecture technique, de cyberrésilience et d'extensibilité liées à la préparation des API en vue d'une utilisation en direct par les consommateurs. La conversation a porté sur les sujets suivants :
- Microservices déployés dans les zones de réseau sécurisées
- API extensibles pour des charges de consommation inconnues
- Protection contre la fraude en temps réel
- Création d'environnements de bacs à sable sécurisés et conviviaux pour les développeurs
- Prévention des attaques DDoS et contrôles de gouvernance
Shekher Puri, vice-président, Composantes numériques et plateformes chez RBC, a expliqué : « La véritable force consiste à s'assurer que les API s'appuient sur différents éléments utilisés pour la souscription de crédit par exemple ou qu'elles disposent d'extensions pour une plus grande flexibilité. Je pense que l'élément final à évoquer concerne la puissance des API qui proposent également des microservices. Elles peuvent donc être utilisées au sein de canaux propriétaires ou même de canaux externes, alors que nous commençons à réfléchir à la finance intégrée.
Kaustubh Srivastava, responsable de la technologie numérique chez BMO aux États-Unis, a ajouté : « Nous avons passé quatre à cinq mois à définir l'architecture appropriée qui peut prendre en charge les API exposées à Internet de manière sécurisée, tout en étant très disponibles, comme nos services bancaires en ligne. »
Autre point essentiel : les fraudeurs sont déjà à l'affût. Les API doivent être résilientes dès le premier jour.
Le message était clair : les grandes banques canadiennes n'attendent pas – elles bâtissent activement. Ce dont elles ont besoin maintenant, c'est d'une certitude réglementaire pour passer du test au lancement.
Le moment est venu : Le Canada sera-t-il à la pointe ou à la traîne?
Dans son discours de clôture, Theodora Lau, auteure et conférencière, a comparé le système bancaire ouvert à un « moment iPhone » – un changement dans la façon dont nous nous connectons, servons et dirigeons.
« Le monde évolue, avec ou sans nous. La question est donc la suivante : resterons-nous spectateurs et subirons-nous le changement, ou ferons-nous partie de l'avenir et le façonnerons-nous? »
Ses mots ont fait écho à l'appel d'ouverture de Mme Shariff et ont traduit parfaitement les idées du jour : la collaboration, la clarté et l'engagement.
L'avenir du système bancaire ouvert au Canada est à portée de main. Il faut le bâtir. Maintenant.
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